De l’acquisition à l’exploitation des données pour la représentation et la diffusion des connaissances

Responsables : Nathalie André, Stéphanie Delaguette, Véronique Picard

L’étude de l’architecture antique est étroitement liée à la représentation des monuments et des sites archéologiques. De l’acquisition des données par le relevé des vestiges en plan et/ou en élévation à la restitution, qui donne à voir une image hypothétique des architectures et urbanismes originels, les études du bâti ancien ont largement bénéficié, d’une part, des apports de la photogrammétrie numérique et des scanners 3D et d’autre part, des rendus informatiques issus des maquettes numériques pour la restitution des monuments. Mais aucun de ces gestes n’est neutre : cet axe envisage donc les données produites par les membres du laboratoire dans une perspective transversale de production de la connaissance et de réflexion critique sur les méthodes.
D’autre part, l’IRAA conserve des archives exceptionnelles documentant plus de 60 ans de recherche sur des sites majeurs de France et du pourtour méditerranéen. Dans un contexte largement dominé par les outils numériques et la Science ouverte, une première priorité est de faire évoluer vers le numérique les fonds d’archives papier, et ce faisant de clarifier le dialogue entre les fonds de nature patrimoniale et les nouveaux supports des études architecturales. D’autre part, de nombreux projets de recherche en cours dans le laboratoire intègrent l’exploration, l’expérimentation et le développement de nouveaux outils pour la collecte des données, leur exploitation et leur diffusion. Les chercheuses et chercheurs de l’IRAA souhaitent envisager les implications épistémologiques de la représentation d’un corpus de connaissance hétérogène par les outils informatiques. En effet, l’enjeu de conservation et de valorisation des archives papiers se double aujourd’hui, dans le contexte de la Science ouverte et du changement de paradigme provoqué par le numérique, de la nécessité d’assurer la pérennité, l’interopérabilité et l’archivage des données 2D et 3D, afin de garantir la meilleure exploitation scientifique des corpus au sein d’un écosystème numérique.
Ces raisons expliquent que des enjeux d’abord techniques (numérisation, relevé 3D etc.) ne soient pas inscrits dans une rubrique consacrée aux instruments ou aux plateformes sur lesquels s’appuie la recherche, mais soient regardés comme des éléments centraux dans la politique scientifique de l’unité.