Séminaire inter-laboratoires 2022-2023 – L’Antiquité problématique. Regards critiques sur la Grèce et sur Rome durant la Révolution française (1789-1799)

Présentation :

C’est un fait bien connu que la Grèce et Rome antiques constituent le socle de la formation historique, rhétorique et politique des hommes qui portent la Révolution française. De sorte que, non sans paradoxe, c’est dans le patrimoine culturel antique qu’ils vont chercher des modèles et des concepts pour penser un nouveau contrat social et « régénérer la patrie ». Nous nous intéressons à un aspect moins étudié de cette « récupération » de l’Antiquité durant la période révolutionnaire : ses limites, voire son rejet. Une première réflexion de ce type a été proposée dans l’ouvrage collectif Roman Error. Classical Reception and the Problem of Rome’s Flaws, B. Dufallo dir., Oxford University Press, Oxford, 2018. Mais ce n’est pas tant la critique des faiblesses de Rome en tant que telle qui nous intéresse que la réflexion sur les limites de la référence à l’Antiquité grecque et romaine.

 

Exhibit in the Morgan Library & Museum – New York City, New York, USA.

Objectifs :

– mesurer jusqu’à quel point la culture classique est ressentie comme – et est effectivement – une culture des élites ou élitiste : le monde de la basoche ou celui des collèges, dans les villes de province, permettent de mettre en évidence des parcours biographiques et culturels qui dévoilent la prégnance de l’Antiquité. Mais inversement, nous chercherons à identifier et définir ce que l’on pourrait appeler une culture classique du peuple ou populaire. C’est un point aveugle de l’historiographie, y compris de celle qui s’intéresse au « peuple » comme acteur politique, en particulier dans un contexte où la question de la souveraineté populaire est en jeu. D’autre part et surtout, nous analyserons quand et pourquoi l’Antiquité est présentée comme un modèle insuffisant, inadéquat ou dépassé pour penser le présent, mais aussi en tant que socle éducatif et culturel ;

– construire également un réseau de spécialistes de la réception de l’Antiquité en France dans la seconde moitié du XVIIIe s., à l’intérieur d’AMU et dans une dimension internationale. À terme, on envisage la constitution d’un GdR ou le dépôt d’un projet ANR sur les enjeux de la réception de l’Antiquité soit – et le but de cette première réflexion est de déterminer quelle piste est la plus porteuse – autour de la thématique du dépassement soit autour des enjeux pédagogiques (à partir des divers programmes d’éducation élaborés à la fin du XVIIIe s.).

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Responsables scientifiques :

Dubouloz Julien, Professeur d’histoire romaine et directeur de l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique (IRAA – UAR 3155).

Emmanuèle Caire, langue et littérature grecques (TDMAM – UMR 7297).

Stéphane Lojkine, littérature française du XVIIIe siècle (CIELAM – UR4235)

Nicolas Vidoni, histoire moderne (TELEMMe, UMR 7303).

Contact :

DUBOULOZ Julien : julien.dubouloz@univ-amu.fr

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