Cinquièmes rencontres d’études balkaniques Balkan matters! Cultures matérielles dans les Balkans – 25-27 Septembre 2025 – MUCEM – Marseille
Organisées par l’Association française d’études sur les Balkans (AFEBalk, https://afebalk.hypotheses.org/), les cinquièmes Rencontres d’Etudes Balkaniques se tiendront au Mucem à Marseille du 25 au 27 septembre 2025. Moment important dans la vie de l’AFEBalk, les REB permettent aux chercheurs et doctorants de présenter leurs recherches en cours et leurs publications récentes. Elles permettent aussi à l’association de présenter ses activités, de recruter de nouveaux membres et de tenir son assemblée générale annuelle. Dans le prolongement des rencontres précédentes, l’événement de 2025 vise à rassembler les forces vives de la recherche sur les Balkans autour d’un thème transversal. Cette année, la thématique retenue, Balkan matters ! Cultures matérielles dans les Balkans, aura pour objectif de faire un état des lieux de la recherche autour des cultures matérielles dans et sur les Balkans et ainsi de stimuler de nouvelles recherches.
Un panel consacré au thème : « Matière et longue durée : pour une réflexion scalaire et disciplinaire »
Gilles de Rapper, École française d’Athènes / François Lerin, ONG AIDA
Cette session thématique se présente comme un lieu de discussion méthodologique sur la façon dont la matière et les matériaux permettent de penser la longue durée et la périodisation ainsi que les relations entre les disciplines. L’étude de la longue durée se heurte en effet à des solutions de continuité évidentes, telles que les expriment les périodisations qui découpent le temps long en segments temporels et la division disciplinaire qui va de l’archéologie des temps anciens à l’anthropologie des temps présents. À la segmentation temporelle de l’archéologie et de l’histoire, divisées en sous-disciplines attachées chacune à l’étude d’une période, répondrait la fragmentation conceptuelle des disciplines du contemporain, par approches, objets ou méthodes. En bref, il semble établi que lorsque l’on change d’échelle ou de pas de temps (comme aussi d’échelle spatiale ou de nombre), on change d’objet et de méthode.
Dès lors, travailler sur une même matérialité (une matière, un matériau) permet-il de dépasser ces discontinuités et de mieux penser la longue durée ? Dans quelle mesure la prise en compte de la matérialité, au niveau descriptif, au niveau analytique comme au niveau narratif de la recherche, permet-elle de produire un savoir sur la longue durée, et pour quel gain ? En d’autres termes, le matériel peut-il être un fil d’Ariane permettant de passer d’une période à une autre, d’une discipline à une autre, d’un dispositif de recherche à un autre et de trouver un chemin dans le labyrinthe de la longue période et des disciplines ?
Cette réflexion prend appui sur les travaux d’une équipe multidisciplinaire et multinationale qui s’intéresse à l’exploitation, aux usages et aux représentations d’une matière, le bitume, dans la longue durée. Les gisements de bitume de Selenicë, en Albanie du Sud, connus depuis le Néolithique et toujours en activité aujourd’hui, fournissent la matière à une étude associant archéologues, géologues, historiens, géographes et anthropologues dans le cadre d’un projet financé par l’ANR, le projet « Pix Illyrica. Les gisements de bitume de Selenicë (Albanie) : matière, territoire et société de l’Antiquité à nos jours« .
L’équipe du projet fournira une communication d’ouverture, mais cette session thématique est une invitation faite à d’autres projets individuels ou collectifs que cette réflexion sur la longue durée et les disciplines intéresse. On peut penser à d’autres matériaux (sel, bois, marbre, métaux) ou à d’autres produits (fromage, vin, cuir, poterie) qui s’offrent à une étude sur le temps long ; on peut penser aussi à d’autres dispositifs de recherche associant différentes disciplines pour l’étude du temps long.
Toutes les infos sur le site : https://etudesbalk5.sciencesconf.org/