ANR GAD : Géologie et architecture à Délos 2018-2022

Porteur du projet : Jean-Charles Moretti (IRAA)


Délos, la carrière de marbre au sud-est du Cynthe © L. Fadin, EFA

 

Institutions partenaires :

– Muséum national d’histoire naturelle, CNRS-IMPMC (Violaine Sautter)
– Centre Alexandre-Koyré, EHESS-CNRS-MNHN (Dominique Juhe-Beaulaton)
– ISTep, Sorbonne université-CNRS (Laurent Jolivet)
– École française d’Athènes (Lionel Fadin)

Présentation du projet

L’île de Délos, qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du monde antique, est devenue par la fouille systématique qui y est conduite depuis 1873, le plus vaste site archéologique de Grèce, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990. Du IIIe millénaire av. J.-C. jusqu’au VIe s. apr. J.-C., des centaines d’édifices publics et privés y ont été érigés qui combinent des matériaux locaux et d’autres importés des îles environnantes ou de Grèce continentale.

Le projet GAD a pour finalité d’étudier toutes les étapes de l’usage de la pierre dans les monuments de Délos, de son extraction en carrière à sa mise en œuvre. À partir de l’exemple délien, qui offre une documentation particulièrement riche, il vise aussi à analyser les rapports entre architecture et géologie dans le monde grec et, d’un point de vue historiographique, l’évolution des liens et des échanges entre la géologie et l’étude de l’architecture antique.
Le cas délien a été retenu pour sa richesse documentaire : Délos est la seule cité grecque dont le territoire ait été entièrement abandonné et où une étude de tous les lieux d’extraction antiques soit possible. C’est aussi l’un des rares sites où ont été retrouvés des comptes de construction, gravés entre le milieu du Ve et le IIe s. av. J.-C. et où, aux époques archaïque, classique et hellénistique, plusieurs très grands édifices ont été érigés par des étrangers avec des pierres importées des plus grandes carrières grecques. Sa géologie a suscité l’intérêt de nombreux voyageurs et savants occidentaux depuis le XVe s., dont les membres de l’Expédition scientifique de Morée (en 1829) et L. Cayeux (en 1906 et 1908), qui ont fait des prélèvements de roches dans l’île.

À partir de l’étude du cas délien, nous avons l’ambition de proposer un modèle de protocole d’analyse, de techniques d’identification pétrographique et de mise en valeur patrimoniale pour d’autres ensembles associant des carrières et des constructions antiques.
Le projet, qui a reçu un avis favorable du Conseil supérieur de l’archéologie en Grèce et de l’éphorie des Cyclades, est porté par J.-Ch. Moretti, DR1 au CNRS (Institut de recherche sur l’architecture antique), directeur de la mission archéologique de Délos. Il implique des chercheurs et des ingénieurs relevant de cinq partenaires institutionnels : des archéologues et des architectes de l’IRAA ; des spécialistes de géologie, de pétrologie et d’archéométrie du Muséum national d’histoire naturelle (IMPMC, responsable du projet : V Sautter, DR1) ; d’autres géologues, spécialistes de géodynamique de l’Institut des Sciences de la Terre de Paris(Sorbonne Université, CNRS, responsable du projet : L. Jolivet, PR) ; des historiens des sciences et des techniques du Centre Alexandre-Koyré (CNRS, EPHE, MNHN, responsable du projet : D. Juhé-Beaulaton, DR2) ; ainsi qu’un topographe et un informaticien de l’École française d’Athènes (responsable du projet : L. Fadin, topographe). Trois autres chercheurs grecs et français, dont les institutions ne sont pas partenaires, nous apporteront leur concours.

 

Orthophotographie de l’île de Délos (Iconem) avec la situation des carrières et des lieux d’extraction ponctuels

(état des recherches en mars 2018).

 

Cartes des importations de pierre à bâtir à Délos à l’exception des importations de Macédoine

Carte illustrée avec les prélèvements faits par l’expédition de Morée (C. Harivel)