Colloque « Les archives aux secours des temples détruits de Palmyre »

Les archives au secours des temples détruits de Palmyre

  Le vendredi 19 mai 2017, s’est déroulée à l’Académie la journée d’études « Les archives au secours des temples détruits de Palmyre », organisée par MM. Pierre GROS, membre de l’AIBL, et Pierre DUCREY, associé étranger, en présence d’un public nombreux. Mme Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, avait bien voulu se faire représenter par Mme Nada al-Hassan, chef de l’unité États arabes au Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette rencontre a fourni l’occasion, dans la perspective d’une reconstruction virtuelle ou réelle des temples de Bêl et de Baalshamin, de mettre en lumière la valeur exceptionnelle qu’ont acquise les archives constituées par les archéologues Paul Collart et Robert Amy, des archives d’une richesse insoupçonnée dont la numérisation est en cours.

Lors de la séance de l’Académie, à laquelle assistait le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, M. Laurent PETITGIRARD, M. Michel ZINK, Secrétaire perpétuel de l’AIBL, a prononcé une allocution d’accueil au cours de laquelle il a appelé à ne pas se résigner, en soulignant l’échec radical de l’entreprise de destruction menée par Daesh : « Les temples de Palmyre ont été détruits par des aveugles. Eux seuls peuvent les croire disparus. Mais ils sont venus trop tard : nous savions déjà tout. » A l’occasion de cette journée d’études, une exposition temporaire s’est tenue à la Bibliothèque de l’Institut qui a permis de dévoiler des trésors documentaires conservés dans les archives de l’AIBL, et en particulier un dessin du site de Palmyre réalisé en 1763 par le graveur Pierre-Jean Mariette (1694-1774), membre de l’Académie royale d’Architecture, d’après un original de 1705 accompagnant une Relation de la ville de Palmyre adressée à l’Académie par l’abbé Bignon de la part du chancelier de Pontchartrain (voir ci-contre détail, temple de Baalshamin).

Palmyre, la « perle du désert », a défrayé la chronique en 2015 ; les artificiers de ISIS/Daech sont parvenus à infliger en quelques instants aux deux temples les plus célèbres et les mieux conservés du site des dégâts irréversibles, infiniment plus graves que ceux qu’avaient produits près de deux mille ans d’histoire. La bonne fortune veut que ces monuments aient fait l’objet d’analyses approfondies du fait de deux missions archéologiques, l’une française, l’autre suisse, à qui l’on doit des publications exhaustives dont la qualité scientifique est exemplaire. Mais en vue de la reconstruction, réelle ou virtuelle, de ces édifices insignes, il est important de faire connaître et de valoriser deux vastes ensembles d’archives constitués sur le terrain par les auteurs de ces volumes, qui comprennent des carnets et des notes, des photographies et des dessins préparatoires intégralement conservés en France, à l’Institut de Recherche sur l’Architecture antique d’Aix-en-Provence, et en Suisse, à l’Institut d’Archéologie et des Sciences de l’Antiquité de l’Université de Lausanne.
Le colloque organisé à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres par Pierre Gros, membre de l’AIBL et Pierre Ducrey, associé étranger, avait pour but, d’une part, de porter ce trésor d’informations à la connaissance d’un public élargi ainsi que de l’UNESCO, la grande instance internationale qui a naguère inscrit le site de Palmyre sur la liste du Patrimoine de l’Humanité, et, d’autre part, de mettre en lumière les progrès accomplis au cours de ces dernières décennies dans la connaissance typologique, cultuelle et architecturale des temples de Bêl et de Baalshamin.

 

Programme du colloque

Résumés des communications

Vidéos des communications sur le site Internet de l’Académie :

https://www.aibl.fr/seances-et-manifestations/colloques-et-journees-d-etudes-313/colloques-et-journees-d-etudes-619/article/les-archives-au-secours-des

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